Alors que la photographie est traditionnellement, et trop schématiquement sans doute, considérée comme un art du réel, Giorgia Fiorio utilise de façon paradoxale ce médium pour traquer l’invisible, le mystère. Détailler les figures de la séduction constitue donc pour elle un enjeu qui s’inscrit parfaitement dans la logique de son travail actuel. Elle a choisi en effet depuis quelques années d’explorer les formes de la spiritualité à travers diverses communautés religieuses. Et elle en est arrivée à la constatation que le corps détient de toute évidence la clef du mystère. De même, c'est autour de la représentation du corps qu'elle envisage d'aborder le thème de la séduction et de développer autour de celui-ci une dialectique visuelle, un imaginaire. L'individu est absent à l'autre ou au contraire signifie sa disponibilité:la photographie participe de la révélation de cette absence ou de cette disponibilité, le photographe se prête à cette instrumentalisation. C'est ainsi que pourrait être envisagé un ensemble d'images figurant des personnages qui évoluent de part et d'autre de cette ligne très ténue.